Tableau N°7 « L’art de l’âme agit »

 « L’art de l’âme agit » est réalisé sur papier cartonné de 2mm avec du crayon mine noire, de l’encre de chine, du pastel et des éclats de feuilles d’or.

C’est en suivant une rêverie d’été, à Félines-Minervois, que j’ai choisi de commencer ce tableau. J’étais impressionné, comme souvent, par le travail géométrique et visionnaire des peintres Shipibos qui représentent des figures géométriques complexes et difficiles à reproduire pour provoquer une « captation de l’œil » chez celui ou celle qui regarde. Le monde animal, végétal et celui des esprits y est présent, dans un souci de « transe-formation » et de protection. Ce qui m’intéressait vient de ce que leur représentation nécessite un apprentissage et fait référence à leur croyance. De même, le graphisme sur les corps amérindiens des Cashinahuas qui « focalise » l’attention, enchâsse le regard autant qu’il représente des figures extérieures à eux-mêmes, créant une poésie du signe, une clinique du symbolique reliée au sacré par le graphisme autant qu’une rencontre immédiatement immersive dans ce qu’ils nomment être « la beauté » en référence à la nature.

Particulièrement sensible à ce qui ne peut pas se réduire seulement à un acte poétique, mon travail veut ramener, extrait de mes univers perceptuels et symboliques, les entrelacs vécus au fil de la transe créative.

 Faisant confiance à mon crayon, souvent un HB6 qui s’est bien comporté en traçant ce qu’il pouvait de ma relation dédiée quotidiennement à la « magie »,  je rends grâce, bien entendu, au soutien actif et sécurisant de ma belle Anouk. Elle qui me sait sujet des manifestations de cette symbolique sacrée où mon intention poétique reste omniprésente…

L’art se veut sans faille afin que puisse souffler ce rien qui surgit tel quel.

Le graphisme sur les corps amérindiens

Je propose de montrer dans cet article comment plusieurs techniques formelles utilisées dans le graphisme des Indiens cashinahua et d’autres « peuples à dessin » peuvent être vues comme des techniques perspectivistes, c’est-à-dire des techniques qui aident à visualiser la potentialité de transformation des phénomènes perçus. Si l’analyse des circonstances dans lesquelles ce processus peut se produire a été amplement réalisée dans les ethnographies de la région, en revanche les techniques de cadrage visuelles qu’il implique n’ont pas été suffisamment mises en lumière. C’est là qu’apparaît l’importance d’une étude des formes, d’une esthétique perspectiviste de la transformation. Au-delà du contexte perspectiviste et animiste dans lequel s’ancre cette recherche, j’explore la possibilité de considérer ces graphismes comme des « chimères abstraites ».
— À lire sur journals.openedition.org/gradhiva/2040

Epsilon, le talisman de bibliothèque

Sculpture collage avec carton, perle de cuivre, encre de chine, crayon mine noire,papier carton et papier canson, ficelle, encre pastel iridiscente.

« Epsilon », la cinquième lettre de l’alphabet cyrillique et deuxième voyelle, symbole d’une quantité infinitésimale que l’on fait tendre vers le zéro…

Dans « le meilleur des monde », roman dystopique d’altous Huxley, les Epsilon (vêtu de noir) forment la caste la plus basses, ils sont fait pour occuper les fonctions manuelles assez simples. Ils sont programmés pour être petits et laids. Divisés en deux comme toutes les autres castes, chacun, en raison de son conditionnement est persuadé d’être dans une position idéale dans la société de sorte que nul n’envie une autre cats e que la sienne, contribuant ainsi à l’objectif ultime de tout le système social : la stabilité…

Equilibrium ZéLé

 « Equilibrium zéLé »

Toile sur papier du moulin de Brousse-et-Villaret de 38,7/19,3

Encre de chine, crayon mine noire, pastel et feuille d’or

L’idée sous-tendue dans cette toile se cache autour de « Aequus: égal et libra: balance, poids » c’est à dire entre ce qui est à l’œuvre dans ce qu’elle porte de « part égale », et la « liberté » ; « l’équi-libre ».

Je me questionne sur ce qui fait les différences entre le groupe et l’individu, l’art brut et l’art visionnaire, la tradition et la modernité, la monoculture et le multiculturalisme….  « L’ambivalence » sans la schizophrénie. Comment maîtriser dans un espace-temps visionnaire ce que pourrait être ce lien avec « la source, les résonances morphiques » et le « sacré », puis dépasser l’obsolescence programmée et permanente – due – que suscite « le changement »  dans notre société. 

Société qui « dévorerait » toute coexistence, par anthropophagie et narcissisme, en entretenant l’illusion d’un individualisme fort, le choix de « l’être » qui, de fait, n’en a pas…

De l’impatience toujours plus, au vécu du « temps présent » perçu parfois comme un archaïsme par la jeunesse, le changement devenu la norme, quelle chance reste-t-il au sacré de trouver sa place ? 

La remise des ailes du moulin de Félines-Minervois en écho à mon intuition, une expression/outil pouvant refléter une vision romantique et désuète opposée à la « vente au gain de temps obsolète ».

Ma méthode Coué, en quelque sorte offerte au « désir » que l’harmonie soit dans mon environnement proche ?…De fait, elle l’est !

Simple regard poétique posé sur une belle action, soutenue par ce trait intuitif ?

Valorisation hors marketing, le moulin de Félines avec ses ailes fluides chante l’harmonie avec les vents. Comment vivre dans deux espace-temps sans perdre son identité, ni renier ce que l’on est ?

Comment occuper une position digne sans craindre d’avoir une personnalité « bi-face » à la Janus ? Vivre une double appartenance sans entraîner un dédoublement menant à l’indécision ? Comment ne pas perdre l’équilibre ? Ne pas être en rupture ?

La « latéralisation de la pensée, d’un coté l’art, la création, l’imagination, la perception holistique, et de l’autre l’analyse, les mathématiques, l’abstraction… Cela nous amènerait à raisonner en appliquant des stratégies pratiques et visuelles, voire multi-sensorielles au détriment d’une approche qui se voudrait globale. Mais comment est-ce possible ?

L’abscisse reconnue des poètes pourrait être : « Ne pas se laisser voler le sacré », à ses dépends.

Alors que le moulin de Félines a  retrouvé  ses ailes, l’L déposé hors texte peut devenir symbolique d’une continuité pour l’artiste.

Un optimisme poétique voit se réaliser, derrière l’ambivalence propre à l’être, une opération de grand écart entre deux mondes qui ne sont pas antinomiques.

Un nouvel équilibre est à atteindre tandis que nos certitudes se délitent, ouvrant le champ des possibles…

L’appel de l’oiseaux et le cristallier

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Sans se défaire des ancrages qui viennent justifier la création, cette toile arrive avec une régularité de métronome pour créer un orbe poétique au dessus de nos têtes et effectuer son périple de révélation. Comme toujours, le trait reste guidé par ce mouvement de transe ou il descend jusque dans la main, léger et serein, demandant au corps d’être à la fois lisse et tenu. Le trait vient signer la douceur de l’air et la joie de vivre comme un étendard chevaleresque brandi pour que jamais ne s’éteigne la fibre lumineuse et l’espace extra-atmosphérique. 

Des êtres de lumières sous forme de bulles blanches, tels qu’apparus lors de mes cérémonies Hinipi (sweat-lodge) comme aux premiers temps des hommes, sont présents sur le fond de la toile et des formes diverses, poissons, animaux et cœurs viennent se mêler aux couleurs pour signifier l’énergie, l’harmonie. Le cristallier pousse avec son baton, la langue sortie d’une tête de poisson face à un moineau/paon qui est, peut-être, lui, intéressé par les graines tournoyant autour de sa tête/vigne. Des êtres multiples à demi végétaux peuplent le devant de la scène et semblent imbriqués les uns aux autres. Ils sont monochromes pour relever l’aspect magnético-magique de la couleur, miroir vibrant du sacré, espace individuel et collectif à la fois.

Cette toile N°5 est la continuité d’un travail plus global sur le lien qu’entretient la métaphore avec la poésie, le coeur avec l’esprit.

Toile de 42/60 cm sur papier cartonné, mine noire et encre de chine, stylo à bille.

IIkààh l’endroit par lequel les dieux viennent et vont

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Toujours inspiré par la fonction thérapeutique des peintures sur sable Navajos et Hopis, au départ de ce travail, « IIkààh ou l’endroit par lequel les dieux viennent et vont » m’a été « soufflé » par la fonction relationnelle entre les hommes et les dieux, mais aussi par le lien social entre les hommes. Le soleil et la « terre-mère » sont au centre cérémoniel de cette peinture qui utilise également les végétaux, les minéraux, le tout mixé, écrasé par des femmes. Les couleurs sont choisies ainsi que leur fonction symbolique, les formes y sont extrêmement précises et codifiées comme les peintures des moines tibétains sur leurs mandalas. Ces peintures sont, à l’origine, éphémères et elles sont détruites après usage afin que les hommes n’en fassent pas mauvaise utilisation.

Chaque peinture est censée être la reproduction de celle qui fut donnée par les dieux aux héros du chant et l’exacte copie mythique. Ici sont représentés des êtres surnaturels, figures mystiques, placés aux quatre points cardinaux ou en file, les uns à la suite des autres, groupés parfois par paires, hommes, femmes, vieux, jeunes avec des représentations sacrées : soleil, lune, éclairs, arbres, plantes, champs, étoiles, arcs en ciel…

Le chanteur est médecine-man, le sol sur lequel la peinture est déposée est balayé, le peintre a des aides. A la fin, le patient s’assied sur la peinture face à l’est…

J’ai, fidèle à mon habitude, laissé descendre en moi l’inspiration, laissant se deviner les formes à travers les ombrages du crayonnage et les petits points de l’encre. Les taches de couleurs copient celles utilisées sur les peinture de sable mais réalisées avec des pastels. Le traits a été déposé avec le plus de légèreté possible et suivant un jaillissement profond et ancré du geste…

J’ai eu besoin de déposer d’autres éléments rattachés à une écriture plus kabbalistique ou ésotérique afin de mettre en relief cette dimension philosophique oubliée : dans le travail de guérison pour le peuple Navajo qui se nomme « Dînéa », l’idée de l’harmonie, Hozro, est essentielle, le lien avec la beauté du monde est fondatrice du bien-être de chacun. Les croyances à partir du XVIIe jusqu’au XVIIIe siècle vont évoluer et seront colorées des luttes et batailles que subiront et mèneront ce peuple. Curieusement, notre conscience occidentale très « manichéenne » est en écho avec les changements qu’ont vécus les Navajos, suite au génocide subi à la fin du siècle dernier. Ce qui était partie intégrale de leur culture, leur croyances, vont sensiblement changer après les épisodes dits de « chasse aux sorciers ». 

Ce qui est bien et ce qui est mal est devenu plus important et les médecine-mans ont adapté leur pratique, peu de sorcier ont survécu. Ce qui m’a inspiré pour cette toile, avec le cadre très codifié des peintures thérapeutiques, c’est la part d’abstraction et de liberté que s’octroie aujourd’hui l’artiste médecin-man à une époque où l’esprit évolue en pensant se passer du spirituel. Les contraintes associées à la création s’entendent, inversement, quand le spirituel croit pouvoir se passer de ce que l’esprit catalogue et enferme, rejetant ses propres ressentis comme issus du « mal », les catastrophes deviennent alors inévitables. Ce qui est opérant dans le processus de guérison peut s’apparenter à un transfert avec l’immanence, l’éternel sans exclure la place du mal, comme facteur « déchu » de la création.

Le chemin du pollen ou la voie de la guérison

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Traversant les eaux intérieures, cette toile m’a été inspirée par le cheminement particulier de l’être vers la réintégration que nous impose la maladie. L’idée même de la maladie peut se voir associée à une forme d’illusion mnésique, une trace endogène propre à l’être. Cette « mal à dit » romprait l’harmonie du vivant  dans sa relation complète et inéluctable avec la beauté, l’harmonie. 

Un rupture, en quelque sorte dans le continuum du soi, tel que l’exprime Ramana Maharishi  dans ses conversations, rupture qui viendrait nourrir l’illusion très occidentale que nous sommes qu’un et indivisibles. Nous ne pouvons pas être durant toute notre vie en parfaite immersion au sein de l’harmonie, il y a des phases de ruptures, même chez les peuples traditionnels tels que les Navajos. Pour exemple, les traditionnels chants et peintures sur sable, outils avec lesquels le peuple arrive à guérir les malades. Grâce à leurs chants, leurs danses et les oeuvres très codifiées modifient les corps et l’esprit en rupture lui donnant une chance de renouer avec son essence. J’ai cherché à travers cette toile à utiliser la « voie du pollen », peinture sur sable traditionnelle employée dans les rites de guérison et en m’inspirant d’elle, j’ai laissé courir le crayon et sa myriade d’ombres et de lumières, de petits points et de rythmes afin de laisser transparaître librement formes et images, celles qui voulaient bien se découvrir à mes yeux, telle une histoire à un moment précis de la création. Un hasard qui n’en est pas un puisque j’étais présent alors à moi-même avec une seule volonté, adoucir mon geste en cadeau à « l’harmonie ».

 Cette trajectoire ma laissé, tel un parfum nouveau, la certitude qu’être complet passe par des étapes et que nous ne sommes pas les seuls artisans de notre santé. Les ruptures peuvent êtres anciennes, inconnues et parfois aussi, « objets significatifs » des erreurs commises sans même « s’en rendre compte »…

Toile de 50/32,2 cm terminée le 7 juillet 2021

Réalisée avec de la mine de plomb, de l’encre de chine, du pastel et de la dorure iridescente.

The End


The end

 Travail réalisé sur papier fin avec de l’encre noire, du crayon mine noire et couleurs, du crayon pastel, du stylo bille, de l’acrylique et de la gomme arabique.

Le thème de ce travail m’a été inspiré par la fin d’un partie de ma vie ou je consacrais ma force et mon énergie pour d’autres activités. Un passage vers un nouvel équilibre et la fin d’une histoire.

Meichelus

Le boulanger de la Craquante

« Le boulanger de la craquante », une commande pour la boulangerie de Briançon dans les Hautes-Alpes. Outre la qualité de ses patisseries et de ses différents pains tous délicieux, dans cette boulangerie c’était souvent des femmes très aimables qui effectuaient le service. La patronne ayant entendu parlé de mon travail, elle me fit une commande que j’honorais en lui offrant une copie de cette oeuvre pour la remercier, elle, le patron et les boulangères dont les produits faisaient notre délice…

meichelus