« L’art de l’âme agit » est réalisé sur papier cartonné de 2mm avec du crayon mine noire, de l’encre de chine, du pastel et des éclats de feuilles d’or.
C’est en suivant une rêverie d’été, à Félines-Minervois, que j’ai choisi de commencer ce tableau. J’étais impressionné, comme souvent, par le travail géométrique et visionnaire des peintres Shipibos qui représentent des figures géométriques complexes et difficiles à reproduire pour provoquer une « captation de l’œil » chez celui ou celle qui regarde. Le monde animal, végétal et celui des esprits y est présent, dans un souci de « transe-formation » et de protection. Ce qui m’intéressait vient de ce que leur représentation nécessite un apprentissage et fait référence à leur croyance. De même, le graphisme sur les corps amérindiens des Cashinahuas qui « focalise » l’attention, enchâsse le regard autant qu’il représente des figures extérieures à eux-mêmes, créant une poésie du signe, une clinique du symbolique reliée au sacré par le graphisme autant qu’une rencontre immédiatement immersive dans ce qu’ils nomment être « la beauté » en référence à la nature.
Particulièrement sensible à ce qui ne peut pas se réduire seulement à un acte poétique, mon travail veut ramener, extrait de mes univers perceptuels et symboliques, les entrelacs vécus au fil de la transe créative.
Faisant confiance à mon crayon, souvent un HB6 qui s’est bien comporté en traçant ce qu’il pouvait de ma relation dédiée quotidiennement à la « magie », je rends grâce, bien entendu, au soutien actif et sécurisant de ma belle Anouk. Elle qui me sait sujet des manifestations de cette symbolique sacrée où mon intention poétique reste omniprésente…
L’art se veut sans faille afin que puisse souffler ce rien qui surgit tel quel.